Critique de Terminator Zero : un des meilleurs épisodes de la franchise est un anime

Joanna Mutton
les personnages de terminator zero entremêlés avec la tête de robot du terminator pour le visuel clé

Le Terminator est revenu, mais frappe cette fois au Japon en empruntant le format de l’anime, offrant à la franchise un spin-off plus que bienvenu.

Il est toujours compliqué de s’attaquer à des franchises iconiques qui ont bercé plusieurs générations de cinéphiles, mais Netflix a décidé de relever le défi, ce qui s’est avéré payant. Le Terminator est de retour, débarquant sur la plateforme de streaming, mais s’est affranchi de certains aspects de la saga de James Cameron : pas de Connor ici, mais les nouveaux venus ont tout ce qu’il faut pour se défendre et convaincre le public.

Annoncée en 2021, la série en huit épisodes est un projet de Netflix et Skydance, mais est surtout animée par un grand pilier de l’animation japonaise, le studio Production I.G. Ce dernier est un habitué des grosses franchises de science-fiction et n’a pas peur de mettre les mains dans le cambouis : on lui doit notamment des volets et spin-offs de Ghost in the Shell, même si ses équipes se sont surtout illustrées en 2024 pour l’adaptation de Kaiju No. 8. Et autant dire que le travail est encore une fois réussi avec Terminator Zero, qui offre une mise en scène de qualité et des designs toujours aussi agréables à l’œil.

Les fans d’action auront droit à des combats acharnés, qui ne s’attardent pas inutilement et sont toujours efficaces. On apprécie aussi le fait de pouvoir redécouvrir l’histoire de l’éveil de Skynet du point de vue d’un autre pays, dont la culture et les rapports à la technologie diffèrent de ceux vus aux États-Unis.

Mais là où la série excelle, c’est dans les concepts qu’elle aborde. Car le format des différents épisodes offre un espace et un rythme suffisants pour développer et pousser son histoire vers des horizons jusqu’ici limités par la durée qu’un long-métrage ne saurait dépasser.

Le voyage dans le temps n’est plus un simple moyen mais un véritable sujet, le rôle de l’être humain et celui de la machine deviennent centraux, et on peut s’autoriser plusieurs rebondissements qui ne sont jamais de trop. Le tout dans une ambiance lugubre digne des premiers volets, écrasant froidement les personnages, conscients ou non de la fin qui se profile pour l’humanité.

Ces nombreux concepts philosophiques comportent cependant toujours un risque : il est risqué de s’aventurer trop loin sur le thème du voyage temporel et ses possibles paradoxes, le public pouvant au passage se perdre dans des sujets aussi délicats. Mais l’anime retombe chaque fois plutôt bien sur ses pattes.

On peut peut-être aussi reprocher la fin un peu trop ouverte de Terminator Zero, un défaut qu’on retrouve dans de nombreuses productions qui semblent parfois conçues spécifiquement pour laisser la porte ouverte à des suites. Mais si une saison 2 est annoncée, on ne fera pas la fine bouche et on regardera avec plaisir.