Le Garçon et le Héron : Les étranges accusations de vol par une “illustratrice” étaient infondées

Joanna Mutton
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Le Garçon et le Héron, le dernier film en date du studio Ghibli, se retrouve mêlé à un nouveau scandale impliquant une prétendue “illustratrice” – qui s’avère en réalité être une imposture.

Le Garçon et le Héron est une création de Hayao Miyazaki, l’un des réalisateurs de films d’animation les plus vénérés au monde. Le cinéaste a déjà donné naissance à de véritables classiques du genre, tels que Le Voyage de Chihiro ou Princesse Mononoke, le premier ayant reçu l’Oscar du Meilleur Film d’Animation en 2003, le second devenant le film le plus rentable au Japon en 1997.

Aujourd’hui, Le Garçon et le Héron est en lice pour peut-être ramener un Oscar chez Ghibli. Mais le chemin vers la récompense ne sera pas facile face à une forte concurrence. Le long-métrage japonais devra ainsi concourir face à Spider-Man : Across the Spider-Verse dans la même catégorie que lui.

Pourtant, ce n’est pas pour la compétition que le film fait l’actualité en ce moment : car une illustratrice a affirmé avoir travaillé sur Le Garçon et le Héron sans avoir été créditée…

Une illustratrice du Garçon et le Héron non créditée : vérité ou imposture ?

Geraldine Fernandez, qui s’est jusque-là présentée comme une illustratrice pour Le Garçon et le Héron, a récemment été dénoncée comme étant une faussaire sur X/Twitter.

C’est Julieta Colás, une artiste mexicaine installée à Tokyo, qui a publié plusieurs captures d’écran montrant en quoi Geraldine Fernandez serait une “arnaqueuse”, et aurait menti à la communauté de fans de l’anime.

À en croire le post (désormais supprimé) de Geraldine Fernandez, elle aurait travaillé comme illustratrice sur le film. Elle aurait également dit connaître Hayao Miyazaki personnellement, ce lien lui offrant l’opportunité de dessiner 25 000 images pour le film. Mais, comme l’a souligné Julieta Colás, elle n’a jamais montré une seule partie de son travail.

Laissez-moi récapituler : elle affirme avoir personnellement “illustré” (ses mots) 25 000 images du film. Cela représente 35 minutes. Une dame qui fabrique des agendas contrefaits en Colombie prétend avoir animé 35 minutes d’un long-métrage Ghibli, en tant que travailleuse indépendante à DISTANCE. Elle m’a bloquée, au fait.

Il y a réellement des femmes latino-américaines qui travaillent dans l’animation (j’en suis une et suis actuellement au Japon), et qui se donnent à fond (j’ai moi-même actuellement une blessure assez grave) pour finalement voir ces p*tains d’ESCROCS désinformer tout le monde“, s’est agacée Colás.

Le problème est d’autant plus grave que les affirmations de Julieta Fernandez auraient été reprises par plusieurs médias. Ainsi, elle aurait déclaré, selon InfoBae : “Jamais, de toute ma vie, j’aurais pensé finir par travailler pour le studio Ghibli à 30 ans, à faire de la production et être dans le film le plus récent et marquant la retraite de Hayao Miyazaki, c’est vraiment difficile à croire.”

Quant à Julieta Colás, elle a travaillé sur des titres comme Trigun Stampede (de Yasuhiro Nightow) et la saison 2 de Ranking of Kings. Elle affirme que tout artiste travaillant sur un épisode d’anime ou un film d’animation est crédité par le studio. De son côté, Geraldine Fernandez n’a visiblement rien pour prouver avoir bel et bien travaillé sur Le Garçon et le Héron.

Si vous voulez recevoir des éloges, il suffit de mentir en disant que vous avez travaillé sur un film de Miyazaki. Personne ne vérifiera, parce que personne ne se soucie de l’animation. C’est incroyable qu’en 2024, personne ne semble être capable de faire le moindre petit travail de recherche“, a-t-elle ainsi écrit, s’irritant des fake news qui auraient été véhiculées dans l’affaire.

D’après une interview du producteur Toshio Suzuki pour Libération, Le Garçon et le Héron ne serait pas du tout le film pré-retraite de Hayao Miyazaki : “Il réfléchit tous les jours au projet suivant, je ne peux plus l’arrêter, j’y ai renoncé d’ailleurs. Je n’essaie plus de l’en dissuader, même s’il devait faire un film raté. Dans la vie, il n’y a que le travail qui l’enchante.”

Dommage donc pour les propos de Julieta Colás… et tant mieux pour les fans du réalisateur !

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