Ces 5 fois où Black Ops Cold War a massacré l’histoire
ActivisionLa sortie de Call of Duty : Black Ops Cold War a fait parler d’elle. Si l’angle du jeu, tourné autour de la guerre froide, a particulièrement intéressé les fans de la licence, le scénario n’est pas des plus précis dans sa retranscription de l’histoire. Voici 5 fois où le nouvel opus Call of Duty a massacré l’histoire.
Si la franchise Call of Duty a, au fil des années, mis l’Histoire de côté pour se concentrer sur d’autres éléments (le gameplay notamment), le nouveau Call of Duty : Black Ops Cold War redistribue les cartes. Cette fois, l’histoire de la guerre froide est au centre du jeu, ce qui a créé beaucoup d’engouement parmi les fans de la franchise.
Mais Call of Duty est avant tout un jeu vidéo. Sa retranscription historique, pour le bien du scénario ou du gameplay, n’est pas toujours exact. Découvrons ensemble 5 éléments de l’Histoire partiellement ou totalement modifiés par le nouveau Call of Duty.
L’armée nationale pour la libération du Sud Viêt Nam
Le front national pour la libération du Sud Viêt Nam, aussi appelé péjorativement Viêt-Cong par les occidentaux, était une force armée très bien huilée. Suivant les principes communistes, la puissance et l’organisation de l’armée vietnamienne sont les raisons pour lesquelles les américains se retirèrent de la guerre du Viêt Nam.
A la fois dans le trailer de Cold War, et dans le jeu en lui-même, les Vietnamiens sont affublés de chapeau de paysans, utilisés pour protéger du soleil. Dire que c’est une erreur de représentation historique serait un euphémisme.
Cette représentation crée ainsi un rapport de force entre les deux armées. Les puissants américains, armés et équipés jusqu’aux dents, combattent une armée de paysans. En réalité, les Vietnamiens portaient de lourds casques, prêts à recevoir une balle dans le crâne à tout moment.
Perseus au Viêt Nam ?
Perseus était le nom de code d’un espion de l’URSS chargé d’infiltrer le laboratoire national de Los Alamos, aux Etats-Unis. Il est donc particulièrement étrange de le retrouver au Viêt Nam.
On pourrait arguer que l’URSS et le Vietnam ont tous les deux des idéologies communistes. Cependant, ces deux idéologies étaient en réalité bien éloignées l’une de l’autre. Pour les Russes, le point central de la Guerre Froide était la chute rapide et inexorable de l’Union soviétique, là où les Vietnamiens étaient sous la houlette du communisme chinois. Les Vietnamiens et les Soviétiques n’étaient pas particulièrement proches, contrairement à ce que montre Black Ops Cold War.
La Stasi de l’Allemagne de l’Est
L’une des missions principales de Black Ops Cold War, Le Mur, se déroule dans Berlin Est, où le joueur doit infiltrer la ville ravagée pour tuer ou capturer le terroriste Anton Volkov.
En avançant dans les rues de Berlin, vous croiserez dans le jeu de nombreux officiers de la Stasi, les services secrets de la police politique est-allemande. En réalité, la Stasi opérait en secret, sans que les habitants de la ville ne soient au courant. Il est donc particulièrement étonnant de croiser des membres de la Stasi dans la rue, représentés comme des officiers de police banals.
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Si le choix logique a été de privilégier l’action à la tension pour un jeu comme Call of Duty, on a ainsi perdu la peur invisible qui habitait les rues de Berlin Est à cette époque.
La reconnaissance des Droits de l’Homme au centre de la Guerre Froide
Lawrence Sims est, d’un point de vue historique, l’un des personnages plus troublants de l’opus Cold War. Au début de la Guerre Froide, puis notamment durant la Guerre du Vietnam, les personnes de couleur se battaient pour leurs droits humains.
Beaucoup ont particulièrement protesté face à l’armée qui utilisait à l’époque les personnes de couleur comme de la chair à canon sur le front vietnamien. En sachant ça, Sims a eu beaucoup de chance d’être un personnage important de cette histoire, là où il aurait vraisemblablement été envoyé en première ligne, dans la réalité.
Si son inclusion dans Cold War est un parfait symbole du chemin parcouru depuis cette sombre époque, donner plus de profondeur à son personnage, en incluant le combat pour la liberté et les droits humains que les personnes de couleur ont mené à cette époque, aurait amené le contenu historique de Cold War à un tout autre niveau.
Mikhail Gorbachev n’était pas un tyran
Au cours de la mission “Mesures désespérées”, qui se tient au cœur de l’immeuble Loubianka, Belikov participe à une réunion afin de mettre la main sur une taupe présente dans le bâtiment. Cette réunion est dirigée par Mikhail Gorbachev, à ce moment là secrétaire général du Comité central de l’Union soviétique, et futur président de l’URSS.
Cependant, ce Gorbachev n’a que très peu de rapport avec celui que l’on connaît dans la réalité. Ces principales mesures, la glasnost et la perestroïka, sont des réformes de transparence visant à rapprocher la Russie de ses ennemis, ce qui amena à terme l’explosion de l’URSS. Gorbachev ne partageait que très peu la vision de censure et de contrôle qu’avait le KGB sur l’URSS. Si le vrai Gorbachev n’était pas non plus tout rose, le portrait que lui dépeint Black Ops Cold War est assez extrême, afin de renforcer sa position d’antagoniste dans le jeu.
Mais si Black Ops Cold War ne retrace pas avec exactitude la riche histoire de la Guerre Froide, est-ce réellement un problème ? Un jeu vidéo reste ce qu’il est : un jeu. S’il est intéressant de relever les différences historiques dans une histoire complète comme celle du nouvel opus Call of Duty, elles ne gâchent pas pour autant l’expérience de jeu. Il faut simplement rester vigilant à ne pas prendre l’histoire du jeu vidéo comme parallèle exact de la réelle Histoire !