Joe Rogan inquiet de la censure des réseaux sociaux et ses conséquences

Martin Thibaut

L’animateur de podcast populaire Joe Rogan s’est penché sur le sujet brûlant de la censure sur Internet dans son podcast JRE et a révélé pourquoi il s’inquiétait du pouvoir des réseaux sociaux.

La censure a été au premier plan des discussions ces derniers temps, le président américain ayant été suspendu de Twitter, Facebook et d’autres sites.

Alors que certaines personnes ont applaudi les décisions prises par ces entreprises, Joe Rogan ne partage pas leur optimisme.

«L’autoritarisme il y a beaucoup de gens qui aiment ça parce qu’il permet de faire taire leurs adversaires», a-t-il dit en s’adressant à son invité, Yannis Pappas.

L’ancien animateur Fear Factor et commentateur de l’UFC a évoqué la fermeture ou le retrait d’applications de réseaux sociaux rivaux de Google et des magasins Apple pour prétendument avoir «répandu la haine».

Joe Rogan pense que la censure ne fera que s’intensifier.

«Quel pourcentage répand la haine? Quels sont les chiffres? Est-ce sage de fermer tout discours avec lequel vous n’êtes pas d’accord?» a-t-il demandé rhétoriquement.

«Par exemple, ce n’est pas bon si quelqu’un arrive là-bas et parle de violence contre des individus ou qu’il diffuse des idées racistes. Ce n’est pas bon, mais sa ne mérite pas la censure.”

Ainsi, même si Rogan a convenu que certains discours sont problématiques, il ne pense pas que la censure est la bonne solution et cela crée un précédent «dangereux».

«Cela crée un précédent où les gens qui sont au pouvoir peuvent décider que quelque chose est un discours de haine, que quelque chose est mauvais et que vous pouvez simplement l’éliminer complètement», a-t-il ajouté.

«Et puis, quand des choses comme ça arrivent, elles continuent. Ils ne s’arrêtent pas seulement aux choses dont nous pouvons tous convenir qu’elles sont terribles. Ils vont s’attaquer à des choses que vous ne pensez peut-être pas terribles. Et puis ils continuent d’aller plus loin.”

Comme l’a dit le pasteur Niemöller sur la montée au pouvoir des nazis « Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.  »

Dans une époque où les réseaux sociaux contrôlent les discours politiques, la censure est un véritable danger que le monde se doit de regarder en face.