Le PDG de Vitality explique pourquoi le salaire des joueurs reste secret
Nicolas Maurer, PDG de Vitality, a discuté de l’argent dans le milieu de l’e-sport avec le média The Esports Observer. Découvrez les coulisses d’une organisation e-sport.
Au fil des années, Vitality est devenu la structure e-sport n°1 en France. L’organisation fondée par Nicolas Maurer et Fabien “Neo” Devide dispose dispose de joueurs compétitifs sur 10 jeux différents, dont des équipe de niveau international sur des jeux très populaires comme League of Legends, CS:GO et Rocket League.
Au delà des compétitions e-sport, Vitality est remarquable pour sa communication et la gestion de son image. De nombreux influenceurs comme Gotaga, Mickalow ou encore BrokyBrawks portent les couleurs de la structure, lui conférant une aura dont peu d’équipes en Europe disposent.
En l’esplace de deux ans, deux levées de fonds ahurissantes ont permis à Vitality de récolter 34 millions d’euros afin de continuer leur ascension. Parmi les projets démentiels menés par la structure dernièrement, on pense évidement à l’ouverture du V.Hive, le nouveau centre névralgique de l’équipe en plein Paris, qui regorupe les employés, les joueurs mais aussi la communauté qui dispose d’un étage dédié offrant de nombreuses activités et événements.
C’est d’ailleurs lors de la soirée d’inauguration du V.Hive que Nicolas Maurer, co-fondateur et PDG de Vitality a eu l’occasion de s’entretenir avec The Esports Observer. Il y a évoqué l’argent dans l’e-sport, et notamment cet espèce de tabou encore très ancré dans le secteur. En effet, le PDG a refusé de donner une indication quant au prix d’un projet de l’ampleur du V.Hive. Mais plutôt que de simplement décliner la question, il a tenu à donner des éléments de compréhension à sa décision :
“J’aimerais partager le salaire de mes joueurs, j’aimerais partager plus de chiffres, mais ça ne fonctionne que si l’écosystème entier le fait. Pour que ça arrive, nous avons besoin que les joueurs soient à l’aise avec cette idée, parceque ça effacerait beaucoup d’idées reçus.”
Je pense que la transparence du marché, c’est bien. Mais dans l’immédiat, si je suis le seul à le faire, je me pénalise.
Il faut avouer que la barrière entre la réalité du marché économique de l’e-sport et le grand public est on ne peut plus opaque. Nous entendons parler de levées de fonds exceptionnelles, de salaires mirobolants de quelques joueurs privilégiés, de chas prizes démentiels… les seuls éléments qui transparaissent pour le public sont les extrêmes positifs comme négatifs de ce que représente l’argent dans l’e-sport.
D’après Nicolas Maurer, c’est une erreur de s’intéresser aux bénéfices actuels des structures, car ce n’est tout simplement pas leur objectif principal. En évoquant la LEC, la ligue franchisées européenne de League of Legends pour laquelle Vitality a du débourser 8 millions d’euros simplement pour l’achat du slot, le PDG explique :
“Ce qui compte, c’est les revenues dans 5 ou 10 ans. Ils ont créé quelque chose qui a de l’attrait pour les gens, le produit est super à regarder, c’est une super équipe, il y a beaucoup de sponsors qui sont bien intégrés.”
Il y a quelques semaines, lorsque Vitality annonçait le résultat de sa levée de fond, Nicolas Maurer avait déjà laissé entendre que l’important n’était pas de gagner de l’argent, mais de s’imposer comme l’une des marques majeures dans ce que va devenir l’e-sport dans quelques années. Si le marché est encore ouvert, permettant aux équipes ambitieuses de se développer à toute vitesse, le PDG de Vitality estime que les choses vont changer. Dans une poignée d’années, les organisations qui n’auront pas pris le train en marche auront beaucoup de mal à rattraper leur retard, à l’image des clubs sportifs aujourd’hui bien établis.
Source : The Esports Observer