Spider-Man : David Fincher ne voulait pas de l’origin-story “débile” dans son film
columbia tristarLe réalisateur a failli être aux commandes du Spider-Man de 1999, mais n’avait absolument pas l’intention d’aborder l’origin-story du Tisseur, qu’il juge “débile”.
Le mythe de Spider-Man au cinéma repose sur deux choses essentielles : son costume rouge et bleu que n’importe qui saurait désormais reconnaître, et son origin-story tragique. C’est devenu une légende, et les différentes franchises sont toujours revenues sur la perte d’un être cher par le Tisseur, qui voit ses idéaux modelés par un sens de la justice et des responsabilités plus aiguisé après une phase de deuil.
Tout le monde connaît la célèbre phrase de l’oncle Ben, ressassée, remixée, mais gardant toujours la même essence : “un grand pouvoir implique de grandes responsabilités“. Pour ceux qui auraient oublié sa signification, elle n’est pas très compliquée : si on peut faire quelque chose pour aider son prochain, alors on est tenu de le faire. Ne pas agir, c’est faire preuve de vilénie, et Spidey, il est dans le club des gentils.
Mais l’origin-story, David Fincher ne voulait pas y prêter attention quand l’occasion s’est présentée à lui d’adapter les célèbres comics de Marvel sur grand écran. La morsure de l’araignée pendant une sortie scolaire, très peu pour lui.
David Fincher juge l’origin-story de Spider-Man “débile”
Pour le réalisateur de Fight Club et Gone Girl, l’origin-story de l’homme araignée était suffisamment célèbre. Peut-être est-il nécessaire de le rappeler, mais Spider-Man était une figure iconique aux États-Unis bien avant les films de la Columbia puis du MCU. Ce qui n’était pas autant le cas en France, le public de l’Hexagone ayant attendu un bon moment pour découvrir réellement d’autres personnages célèbres comme Miles Morales. Aux yeux du cinéaste, il était donc inutile de ressasser l’historie de l’araignée sympathique du quartier : il s’agissait, selon lui, d’une perte de temps.
C’est en tout cas ce qu’il a affirmé dans une interview auprès de The Guardian, alors que son film The Killer avec Michael Fassbender est sorti en salles au Royaume-Uni et s’apprête à débarquer sur Netflix en France. David Fincher préférait en effet se concentrer sur le présent de Peter Parker, pas sur son passé. Son idée pour le film de 1999 était de se concentrer davantage sur un super-héros adulte, et éviter la partie où le lycéen est “mordu par une araignée radioactive“. Mais sa suggestion n’est pas passée auprès des studios.
“Ils n’en avaient rien à faire,” explique ainsi Fincher. Avant de préciser : “Et je les comprends. Ils étaient du genre : “Pourquoi éviscérer l’origin-story ?” Ce à quoi j’ai répondu : “Parce qu‘elle est débile ?” Cette origin-story a beaucoup de signification pour beaucoup de gens, mais quand je l’ai regardée, je me suis juste dit “Une araignée rouge et bleue ?” Il y a beaucoup de choses que je pourrais accepter de faire, mais ça, ça n’en fait pas partie.“
Le réalisateur a donc passé son tour, et le film s’est retrouvé dans les mains de Sam Raimi. Le papa d’Ash vs Evil Dead a ainsi signé la trilogie devenue emblématique de l’homme araignée au cinéma. Et d’une certaine manière, ces premiers longs-métrages sérieux ont ouvert la voie à de nombreuses autres franchises, confirmant la popularité du super-héros. Au point même de réunir Tobey Maguire, Andrew Garfield et Tom Holland dans un même film du MCU, avec Spider-Man : No Way Home en 2021, ou de tisser la toile d’un excellent Spider-Verse en animation chez Sony.