La Vérité kidnappée sur Netflix : quand la police accuse les victimes au lieu de les sauver
netflixL’une des séries documentaires les plus attendues du moment s’apprête à sortir sur Netflix : pourquoi l’histoire vraie qui y est dépeinte et documentée a-t-elle été renommée “l’affaire Gone Girl” ?
Les adeptes d’affaires réelles vont être ravis : car La Vérité kidnappée – du rêve au cauchemar américain va bientôt rejoindre le catalogue de Netflix, et son histoire est aussi glaçante que réelle.
Face à l’engouement pour les documentaires relatant des crimes, Netflix a en effet annoncé La Vérité kidnappée, ou American Nightmare en version originale. Des images d’archives montrant une police et des médias néfastes, les témoignages des différentes parties de l’affaire : la série revient sur le cas de “l’affaire Gone Girl”, devenu viral aux États-Unis en 2015.
La Vérité kidnappée – du rêve au cauchemar américain : Qu’est-ce que “l’affaire Gone Girl” ?
En 2015, Denise Huskins est enlevée avant de réapparaître deux jours plus tard, saine et sauve. L’affaire étant inhabituelle, elle court-circuite les méthodes des autorités qui refusent de croire la version des victimes et préfèrent les accuser d’avoir voulu monter un canular.
L’histoire de Denise Huskins et Aaron Quinn se passe malheureusement à un moment inopportun : car en 2014 est sorti un film qui a marqué le public, et qui rappelle étrangement certains détails de leur récit. On parle ici de Gone Girl de David Fincher avec Ben Affleck et Rosamund Pike, tiré du roman du même titre de Gillian Flynn. Le pitch est simple : une femme simule sa propre mort dans le but de faire accuser son mari infidèle.
Et la police californienne est manifestement très cinéphile : plutôt que de respecter la présomption d’innocence ou de prendre en compte les preuves évidentes qui sont apportées au fur et à mesure de l’enquête, les inspecteurs font pression pour inculper le couple, pourtant victime de crimes graves.
Qu’est-il vraiment arrivé à Denise Huskins et Aaron Quinn ?
Attention : spoilers de la série documentaire droit devant !
Selon les enregistrements de la salle d’interrogatoire, Aaron Quinn explique que sa petite amie et lui ont été réveillés en pleine nuit par un intrus les aveuglant à l’aide de lumières. L’homme les force à s’attacher, leur place des lunettes de piscines obscurcies et les empêche d’entendre grâce à des casques passant une musique douce. Puis le couple se retrouve sous sédatifs.
Aaron Quill se réveillera plus tard, seul dans son canapé, avec pour consigne de ne pas bouger du champ d’une caméra de surveillance sous peine que du mal soit fait à sa compagne Denise Huskins. En fin de compte, il prendra tout de même la décision de désobéir, pour appeler les secours, faisant confiance à la police pour l’aider à sauver sa petite amie.
Dès le départ, les enquêteurs refusent de croire la version d’Aaron. Il devra ainsi se soumettre au détecteur de mensonges du FBI, subir la pression des inspecteurs le menaçant de poursuites : tout le monde est persuadé qu’il a assassiné Denise et l’a cachée quelque part. Et ce, même après qu’un enregistrement audio soit envoyé par les ravisseurs, prouvant que la jeune femme est encore en vie.
Le cirque médiatique de La Vérité kidnappée : quand la police préfère accuser les victimes plutôt que les sauver
Deux jours plus tard, Denise réapparaît saine et sauve, dans la rue de la maison de ses parents. Mais loin d’être sauvée, la victime du kidnapping va se faire entraîner dans une nouvelle tourmente, entre cirque médiatique et menaces de la police. Car pour les autorités, il devient évident que le couple a tout manigancé depuis le début.
Le jour de la libération de Denise, le porte-parole de la police de Vallejo, le lieutenant Kenny Park, déclare lors d’une conférence de presse : “Mme Huskins a gaspillé des ressources précieuses de notre communauté et semé la peur au sein de notre communauté. Mme Huskins nous doit des excuses.“
Des mots terribles, surtout après le témoignage de Denise Huskins. Car la jeune femme a non seulement été enlevée, transportée dans le coffre de voitures pour finalement être séquestrée : elle a également subi des sévices sexuels et reçu des menaces de mort, pour elle comme pour ses proches.
Mais c’est trop tard : l’affaire est déjà comparée au film Gone Girl de David Fincher, ce qui plaît énormément aux médias. Enfermés dans un biais de confirmation, les enquêteurs refusent les preuves irréfutables qui leur sont proposées, allant jusqu’à interdire aux avocats d’être présents à certains interrogatoires. Pire : après réunion de tous les faits et preuves, les avocats réalisent que la police aurait pu empêcher l’un des viols subis par Denise si le témoignage d’Aaron Quill avait été correctement vérifié.
Privés de leur liberté d’expression durant l’affaire, Denise Huskins et Aaron Quill témoignent alors dans La Vérité kidnappée et dévoilent leur propre version des faits. La série documentaire, composée de 3 épisodes, sortira sur Netflix à 9h du matin le 17 janvier 2024.