Quels sont les véritables effets des jeux vidéo sur l’environnement ?
Un chercheur australien s’est donné pour mission d’analyser et mieux comprendre l’impact de l’industrie du jeu vidéo sur l’environnement. Pour ce faire, il appelle notamment les développeurs à lui transmettre des informations sur l’empreinte carbone des studios.
Ce n’est plus un secret pour personne, les jeux vidéo, comme plusieurs autres grandes industries culturelles ont un impact direct sur l’environnement. Leur développement, leur utilisation par les consommateurs et les nombreuses technologies et machines qui découlent de ce marché se sont largement démocratisées dans le monde entier depuis ces trois dernières décennies. Afin de mieux comprendre l’impact que cela a et pourra avoir sur notre planète, le Dr. Ben Abraham de l’Université de Technologie de Sydney a lancé un appel aux professionnels de l’industrie afin de l’aider dans ses recherches.
Il espère ainsi pouvoir créer “un instantané de l’intensité énergétique du développement des jeux vidéo sur le lieu de travail où les jeux sont créés”.
Plus que l’utilisation énergétique même liée à la création des jeux, c’est surtout les plans des studios et de ses développeurs à réagir vis-à-vis de cet impact qui intéressent le chercheur. De plus en plus de studios ont d’ailleurs fait savoir que de nouvelles politiques étaient mises en place pour réduire leur empreinte carbone. En 2019, plusieurs d’entre eux comme Microsoft, Sony, Ubisoft ou encore Niantic ont lancé l’initiative “Playing for the Planet”. Leur but, travailler conjointement à de meilleures pratiques concernant l’impact environnemental d’une industrie grandissante. Rappelons par exemple qu’en France, le jeu vidéo est la première industrie culturelle et est en forte croissance.
De son côté, Nintendo travaille avec plusieurs comités environnementaux dans chacune des régions où le groupe est présent afin de produire un jeu vidéo plus éco-responsable.
Pour parvenir à mener cette recherche, le Dr. Abraham espère obtenir le soutien de plusieurs acteurs du milieu.
“Cette recherche est menée pour découvrir la consommation d’énergie et les émissions de carbone associées de la production de jeux numériques à la fois dans les lieux de travail individuels et dans l’ensemble du secteur”, peut-on lire dans l’enquête. “La recherche vise à découvrir ce que les développeurs de jeux font pour réduire leur empreinte carbone afin d’informer les futures recherches et décisions politiques qui visent à soutenir les pratiques de développement de jeux durables.”
Abraham explique aussi que les participants n’auront pas à dévoiler leur identité ou celle de leur employeur, même s’il ne peut pas toujours garantir entièrement leur anonymat.
Néanmoins alors qu’une prise de conscience mondiale se fait enfin sentir depuis ces dernières années, l’industrie du jeu vidéo n’est pas en reste. A l’image de Microsoft dont les opérations commerciales sont neutres en carbone depuis 2012, le groupe américain s’est engagée à produire 825 000 consoles Xbox avec la même charge écologique neutre. Le constructeur Sony a aussi fait savoir il y a quelques mois que la PlayStation 5 serait plus respectueuse de l’environnement que sa prédécesseur.
Cet engagement passe par exemple par la plantation de millions d’arbres par 21 compagnies du jeu vidéo afin de réduire d’environ “30 millions de tonnes les émissions de CO2 d’ici 2030.”