L’addiction aux jeux vidéo devient officiellement une maladie pour l’OMS
C’est officiel, malgré toutes les critiques faite à propos de cette décision, l’OMS a ajouté l’addiction au jeux vidéo à sa classification internationale des maladies.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est la plus haute institution mondiale de santé publique. Dépendante directement de l’Organisation des Nations Unies (ONU), elle a pour but “d’amener tous les peuples du monde au niveau de santé le plus élevé possible”.
Parmi ses nombreuses missions, l’OMS dresse notamment la Classification Internationale des Maladies (CIM). La dernière CIM en date, la CIM-10, avait à l’origine été publiée en 1990 et sa plus récente mise à jour remonte à 2006.
Depuis plusieurs années, environ 300 spécialistes de 55 nationalités différentes travaillent sur la nouvelle Classification, la CIM-11. En janvier 2018, l’OMS annonce sa décision d’ajouter le “trouble du jeu vidéo” (“gaming disorder” en anglais) à la CIM-11, sous la branche des comportements addictifs.
Cette décision a provoqué une vive polémique dans le monde du jeu vidéo et de la médecine et de nombreux acteurs et experts ont fourni des contre-études pour protester contre ce postulat que l’addiction aux jeu vidéo serait une maladie.
L’OMS a cependant décidé de camper sur ses positions et a publié ce lundi 18 juin une version finale de la CIM-11 dans laquelle figure bien le trouble du jeu vidéo dans la catégorie des “troubles dus à l’usage de substances ou à des comportements addictifs”. Il est défini comme suit :
“Le trouble du jeu vidéo est caractérisé par un modèle de comportement de jeu persistent ou récurrent (“jeu digital” ou “jeu vidéo”), qui peut être en ligne (par exemple sur internet) ou hors ligne et qui se manifeste par
1) Une altération du contrôle sur le jeu (par exemple début, fréquence, intensité, durée, fin, contexte)
2) Une priorité croissante donnée au jeu au point que le jeu prend le dessus sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes.
3) Une poursuite ou une escalade du jeu malgré les preuves de conséquences négatives.
Le modèle de comportement est d’une sévérité suffisante pour causer une déficience dans les domaines personnel, familial, social, éducatif, professionnel ou tout autre domaine important au fonctionnement. Le modèle de comportement de jeu peut être chronique ou épisodique et récurrent. Le comportement de jeu et les autres aspects sont normalement évidents sur une période d’au moins 12 moins afin qu’un diagnostic soit réalisé. Toutefois, la durée requise peut être raccourcie si tous les prérequis au diagnostic sont rassemblés et que les symptômes sont sévères.”
La CIM-11 dans sa version actuelle devra désormais être approuvée par l’Assemblée Mondiale de la Santé (AMS) avant d’être définitivement publiée, sûrement en 2019.