La France vote une loi contre l’exploitation des enfants sur YouTube
Ilona Ilyés - YouTubeLe 12 février, l’Assemble Nationale a voté une loi encadrant l’exploitation de l’image des enfants sur internet. Enfin la fin des “enfants YouTubeurs” ?
Vous avez sans doute déjà entendu parler de Néo et Swan : deux enfants dont la chaîne cartonne sur YouTube, comptant plus de 4,5 millions d’abonnés. Si de nombreux internautes semblent s’être pris d’affection pour ces deux frères qui, depuis 4 ans, partagent des moments de vie, cette chaîne YouTube est aussi un exemple marquant d’une pratique qui fait polémique.
Avec plus de 10 vidéos postées chaque mois sur leur chaîne, beaucoup considèrent que cette petite chaîne YouTube familiale est devenu un énorme business qui profite de l’image de ces deux enfants pour générer du profit… Néo et Swan sont loin d’être les seuls créateurs de contenus pointés du doigt.
Derrière ce débat houleux où chacun place la frontière entre loisir et travail un peu comme il veut se cache en effet un véritable vide juridique puisque jusqu’à très récemment, aucune loi n’encadrait efficacement ce genre de pratique.
Les choses ont dorénavant changé puisqu’un texte de loi a été voté unanimement à l’Assemblée Nationale le 12 février 2020. Ce dernier vise à protéger les moins de 16 ans en définissant des limites à l’exposition de l’image des enfants sur internet.
On devrait notamment voir apparaître un seuil maximal dans le temps qu’un enfant peut consacrer à la création de contenu sur le net, un volume de contenu mais aussi un seuil de revenus générés via cette pratique.
Si l’application de cette loi devrait directement toucher les chaînes “d’enfants YouTubeurs”, de nombreuses autres pratiques pourraient être concernée, et notamment l’e-sport. Ainsi, les jeunes joueurs de jeux vidéo les plus talentueux pourraient se voir imposer des limitations quant à leur participation à des événements compétitifs.
Si la loi a bel et bien été votée, il va falloir attendre encore un peu pour que les seuils définissant cette limite floue entre loisir et business soit établie.
En plus du cadre légal qui devrait limiter les abus et les cas d’exploitations envers les enfants de moins de 16 ans, le gouvernement lance également un appel aux plateformes de diffusion afin que ces dernières prennent elles aussi leurs responsabilités pour lutter contre ce phénomène.