Test de Dragon Age: The Veilguard – Dix ans d’attente qui en valaient la peine
Il est difficile d’évoquer Dragon Age: The Veilguard sans aborder le ou les éléphants dans la pièce. BioWare a connu quelques faux pas majeurs avec ses dernières sorties, ce qui incite naturellement à une certaine prudence quant à leur retour à Thédas.
Ce jeu a dû se battre bec et ongles avant même sa sortie, en raison d’un trailer de révélation controversé et d’une armée de détracteurs acharnés. Et après les dernières œuvres du studio, même les fans les plus fidèles de la franchise avaient leurs raisons de douter.
Heureusement, après avoir passé 63 heures à explorer le monde, l’histoire et les mécaniques RPG de Dragon Age: The Veilguard, je suis ravi de dire que tous mes doutes ont été balayés. Ce n’est pas un voyage sans défauts, mais les petites imperfections ne ternissent pas vraiment l’une des meilleures expériences RPG de 2024.
Dragon Age: The Veilguard – Détails et captures d’écran
- Prix :
- PC : 59,99€
- Console : 79,99€
- Développeur : BioWare
- Date de sortie : 31 octobre 2024
- Plateformes : PS5, Xbox Series X|S, PC
- Version testée : PS5
Le diable est dans les détails
Ce qui m’a le plus surpris durant mon premier périple était l’équilibre parfait trouvé entre l’attention portée aux fans de longue date et l’accessibilité pour les nouveaux venus. Le jeu est truffé de références pour les aficionados de l’univers Dragon Age, mais le récit et le cadre sont présentés de façon à offrir un contexte compréhensible aux néophytes.
L’un des choix les plus marquants est celui d’emmener les joueurs dans l’Empire Tévintide, au nord de Thédas. Explorer une région encore inédite place les vétérans et les novices sur un pied d’égalité.
L’histoire reprend directement les événements de l’extension Intrus de Dragon Age: Inquisition, mais un bref résumé permet aux nouveaux venus de se mettre à jour. Vous incarnez Rook, engagé par Varric pour traquer Solas (ou le Loup Implacable si vous préférez) et tenter d’empêcher un rituel qui menace de dévaster le monde.
Vos tentatives de le contrecarrer réveillent les « dieux » elfes antiques Elgar’nan et Ghilan’nain, des menaces terrifiantes même selon les standards de Solas. Dans la plus pure tradition Dragon Age, vous devrez rassembler une bande hétéroclite de compagnons qui formeront la Garde du Voile, l’équipe qui donne son titre au jeu.
Ce qui s’ensuit est un récit épique, mêlant liens familiaux et luttes apocalyptiques, où l’intensité ne cesse de croître. Certains moments clés du début et du milieu de l’histoire seraient dignes de climax d’autres RPG, mais ici, ils ne font qu’annoncer la suite.
Bien évidemment, le moteur principal de cette aventure est la manière dont Rook – l’avatar du joueur – forge des liens avec ses compagnons.
Former une équipe de choc
Dragon Age: The Veilguard propose l’un des castings les plus mémorables de BioWare. Si vous connaissez les œuvres cultes du studio, vous savez que ce ne sont pourtant pas les personnages cultes qui manquent.
Au fil de la quête principale, vous recruterez sept compagnons pour la Garde du Voile. Chacun a son passé et ses conflits personnels à résoudre, et vous pouvez décider de l’importance que vous souhaitez accorder à chacun.
Ce qui rend ce groupe si unique, c’est que j’ai eu bien du mal à écarter l’un des membres pour en privilégier un autre. Qu’il s’agisse de l’assassin tourmenté Lucanis, de la détective cynique Neve, ou du nécromancien gentleman Emmrich, chacun d’eux est profondément développé au fil du récit principal.
Bien que certains personnages puissent sembler stéréotypés au premier abord, prendre le temps de suivre leurs quêtes personnelles ou de partager des activités secondaires permet presque toujours de découvrir une profondeur insoupçonnée derrière leurs apparences.
Investir du temps et des efforts dans les relations avec les membres de la Garde du Voile est doublement récompensé : vous aurez droit à une écriture de personnages remarquable et à de nouveaux favoris pour votre galerie de héros vidéoludiques préférés, tout en rendant chacun d’eux plus puissant en combat.
Du familier et de la nouveauté
Comme pour le récit, le gameplay de Dragon Age: The Veilguard trouve un équilibre fascinant entre héritage et innovations audacieuses. Les options de création de personnage sont bien plus riches qu’avant, au grand bonheur des fans de longue date.
Veilguard utilise un système inspiré de Dragon Age Origins et Inquisition pour définir un passé à votre personnage. Votre race, classe, et surtout votre faction détermineront ce passé, chacune des six factions ayant une influence dans le monde du jeu. Chaque compagnon est lié à ces factions d’une manière ou d’une autre, influençant ainsi vos relations avec eux et les autres personnages affiliés.
Ce système d’origines est un classique pour les amateurs de Dragon Age, mais le reste du jeu propose un changement surprenant. Veilguard abandonne les vastes mondes ouverts pour des zones semi-ouvertes qui peuvent même sembler très linéaires au début. Mais une fois les missions d’introduction terminées, vous vous retrouverez à sillonner Tévinter, revisitant fréquemment des zones pour les explorer davantage.
Là où The Veilguard se démarque le plus de ses prédécesseurs, c’est dans son système de combat et ses mécaniques RPG. Un système qui pourrait néanmoins poser problèmes aux aficionados des combats hautement stratégiques d’Origins, ou aux inspirations MMO d’Inquisition.
Croiser le fer… et les explosions
Le jeu s’oriente résolument vers un style de combat Action-RPG, reposant sur des animations soignées et les réactions. La sensation en main est bien plus agréable que ce que peuvent laisser percevoir les vidéos de gameplay.
Au départ, des inquiétudes avaient émergé quant au fait de n’avoir que quatre capacités configurables, contre huit dans Inquisition. Cependant, ces craintes se sont révélées infondées, puisque les capacités complémentent des actions de combat qui constituent déjà un système riche en possibilités.
Fini le temps où l’on devait investir des points dans des options défensives cruciales. Les trois classes classiques de la série (Guerrier, Mage et Voleur) possèdent désormais des actions défensives innées : esquives, parades et, pour le Guerrier et le Mage, une garde maintenue.
Elles sont également toutes équipées dès le départ d’une attaque à distance, rendant le combat dans Veilguard immédiatement satisfaisant. Il existe suffisamment d’options dès le début de l’aventure pour éviter que les premières heures ne se transforment en une corvée de déblocage de compétences.
Les arbres de compétences sont bien plus vastes que dans les précédents opus. Vous débloquerez des capacités spectaculaires qui renforcent votre style de jeu, mais des nœuds plus petits dans l’arbre permettent aussi de transformer des actions de base, comme une parade ou une attaque à distance, en compétences redoutables pouvant rivaliser avec vos capacités principales.
La stratégie des anciens titres n’a pas totalement disparu non plus. Bien que vous ne puissiez pas changer de personnage en combat, vous pouvez mettre le combat en pause pour activer un mode tactique vous permettant de gérer les actions de vos compagnons et de cibler des ennemis avec des capacités.
Ce mode permet également de tirer parti d’un système d’Amorce et de Détonateur, similaire aux titres récents de Mass Effect ou Anthem. Vos capacités et celles de vos compagnons appliquent des altérations d’état qui peuvent ensuite être détonnées par d’autres capacités pour des effets dévastateurs.
Chacun de vos compagnons possède son propre arbre de compétences, et vous pouvez améliorer leurs capacités pour infliger plus de dégâts à certains types d’ennemis, modifier leurs effets élémentaires, augmenter les dégâts de détonation, et bien plus encore. Vous gagnez des points de compétence pour vos compagnons en renforçant vos liens avec eux à travers des quêtes et un système d’approbation lors des dialogues.
Ainsi, Dragon Age : The Veilguard parvient à combiner son récit captivant axé sur les personnages, ses systèmes RPG étendus et ses mécaniques de combat engageantes en un ensemble finement équilibré.
Les rouages grinçants
Le seul bémol dans cette progression réside dans le système d’équipement, parfois frustrant. Les mécaniques de craft sont simples, mais peuvent se révéler punitives. Si vous n’explorez pas les bonnes zones – parfois accessibles durant une seule quête – vous pourriez ne jamais pouvoir optimiser certains équipements.
Verdict : 4/5 – Très Bon
Points forts | Points faibles |
---|---|
Combat tactique | Système d’équipement frustrant |
Une histoire centrée sur les personnages | L’exploration nuit parfois au rythme de la narration |
Accessible aux débutants |
Dragon Age: The Veilguard est une réalisation impressionnante pour BioWare, qui signe ici un retour triomphal après une décennie de disette. L’histoire est l’une des meilleures de la série, portée par des personnages mémorables. Notons tout de même que les célèbres animations faciales traumatisantes de BioWare se manifestent encore parfois, bien que rarement.
Si le nouveau style de combat n’est pas ce que de nombreux fans attendaient, il a été conçu avec soin et résulte en un gameplay constamment satisfaisant. Mon expérience a été fluide, sans problèmes de performance ni de baisses de framerate.
BioWare prouve qu’il peut encore offrir une aventure solo exceptionnelle, avec un monde immersif et une écriture de qualité.
Cet article est une traduction du test d’Ethan Dean pour Dexerto.com