Test de Kingdom Come: Deliverance 2 – Une suite parfaite

Cyril Pomathiod
Image promotionnelle de Kingdom Come: Deliverance 2

Enfin, Kingdom Come: Deliverance est de retour ! Le RPG médiéval de 2018 s’est rapidement fait un nom grâce à son réalisme brutal, et Kingdom Come: Deliverance 2 donne sa forme finale à cette épopée ambitieuse.

L’histoire de Henry de Skalice a soufflé un véritable vent de fraîcheur sur le vaste monde des action-RPG en monde ouvert dont on aime se plaindre de la répétitivité et du manque de créativité. Malgré ses défauts, le premier opus sorti en 2018 a prouvé qu’un univers médiéval réaliste et dépourvu de fantasy avait sa place dans les grands noms du genre.

Pourtant, Kingdom Come: Deliverance 2 a un grand défi à relever et des angles à arrondir. Le système de combat exigeant en devenait parfois frustrant, les visages semblaient bien inexpressifs, et les doublages étaient pour le moins inégaux.

7 ans plus tard, il est donc temps de disséquer la suite tant attendue de l’aventure chevaleresque d’Henry de Skalice. Après plus de 50 heures de jeu sur le press build, voici notre avis sur Kingdom Come: Deliverance 2.

Informations clés

  • Prix : 59,99€
  • Développeur : Warhorse Studios
  • Date de sortie : 4 février 2025
  • Plateformes : PlayStation 5, Xbox Series X|S, PC
  • Testé sur : PC

Un nouveau départ

Kingdom Come: Deliverance 2 reprend directement là où le premier opus s’était arrêté : dans le Royaume de Bohême en 1403. Sigismond a usurpé le trône de son frère Venceslas, et après que ses forces aient détruit le village d’Henry et tué ses parents, ce dernier est en quête de vengeance.

Le premier jeu se terminait avec Henry et son meilleur ami, Sir Hans, en route pour obtenir le soutien d’Otto von Bergow contre Sigismond. En chemin, ils tombent dans une embuscade, perdent tout leur équipement et se retrouvent dans un sale état. Henry ne redevient pas totalement l’analphabète chétif qu’il était au début du premier opus, mais le jeu parvient à justifier une forte régression dans ses compétences, afin qu’on puisse à nouveau le voir progresser.

L’aventure nous plonge ensuite dans son monde ouvert avec quelques marqueurs de quête pour nous orienter. Le premier jeu introduisait progressivement son gameplay, tandis que celui-ci se montre moins dirigiste, bien que même un néophyte puisse rapidement y trouver ses marques.

Après avoir fait d’Henry un personnage puissant et important dans le premier opus, Warhorse Studios parvient grâce à ce changement d’environnement à le faire retomber en bas de l’échelle. Mieux encore, le studio gère la pirouette d’une main de maître, avec une phase d’introduction époustouflante.

Le sandbox médiéval par excellence

Une fois libre d’explorer le monde ouvert, la liberté est totale. La quête principale laisse déjà entrevoir l’importance des choix puisque deux voies s’offrent à Henry pour progresser dans ce début d’histoire. Mais l’on peut tout à fait ignorer cette grande trame pendant de longues heures pour explorer les environs, perdre tout votre argent au jeu dans une taverne, aider ou terroriser les habitants, être le modèle de la chevalerie ou un ivrogne malhonnête. Le choix nous appartient.

Cette liberté renforce l’aspect jeu de rôle d’une manière rarement vue dans un RPG. Il ne s’agit pas simplement de choisir un dialogue qui nous enferme dans une voie unique, toutes nos actions comptent, menant à des situations aussi drôles que déchirantes.

Néanmoins, ce bac à sable n’est pas sans dangers. En plus du combat toujours exigeant sur lequel nous élaborerons plus tard, les méfaits sont plus sévèrement punis que jamais et le vol comme l’assassinat ne sont plus le jeu d’enfant du premier opus.

Dans Kingdom Come: Deliverance 2, les PNJ ont des yeux et des oreilles. Le paysan qui retrouvera son coffre vide quelques minutes après avoir croisé un étranger au comportement discutable aura tôt fait de ternir notre réputation dans tout le village. Plus que jamais, les comportement répréhensibles doivent être mûrement réfléchis et préparés, donnant un véritable sentiment de causalité à chaque action entreprise.

Ce qui est vrai pour l’exploration l’est évidemment pour les quêtes. La trame principale comme les activités secondaires offrent souvent plusieurs solutions à un problème. Selon nos envies, notre boussole morale et nos compétences, nous sommes donc amenés à prendre des décisions dont les conséquences peuvent êtres lourdes.

Le Moyen Âge n’a jamais été aussi beau

Capture d'écran de Kingdom Come: Deliverance 2

À travers ses deux immenses zones de jeu – la région de Troski, puis de Kottenberg après avoir bien progressé dans la trame principale – Kingdom Come: Deliverance offre un open world bluffant. Des collines fleuries aux lacs enchanteurs en passant par les villages rustiques, on en vient rapidement à préférer les balades en canasson au voyage rapide pourtant proposé.

En plus d’être un grand pas en avant graphique par rapport au premier opus, KCD2 se paye même le luxe d’offrir à ses joueurs un véritable environnement urbain, avec la grande ville de Kottenberg qui fourmille de vie. Et encore une fois, on ne peut que rester bouche bée devant le sentiment de plausibilité de ce qu’on a sous les yeux. Nous ne somme pas historiens, nous n’avons pas connu le moyen-âge, mais il n’a jamais été aussi simple pour notre suspension de l’incrédulité de nous faire croire qu’une ville médiévale ressemble exactement à ça.

Une histoire épique qui montre les horreurs de la guerre

La trame principale bénéficie du fait qu’Henry gagne en autonomie. Dans le premier jeu, il était presque entraîné malgré lui dans les événements, avec une trajectoire personnelle laissée en suspens. Ici, il est un personnage de premier plan avec une grande liberté de décision.

Alors qu’Henry poursuit sa quête de vengeance, ce deuxième opus de Kingdom Dome: Deliverance vient jouer avec son prisme de lecture. Alors qu’il serait simple de croire que les serviteurs de Vencesclas sont des alliés, et ceux de Sigismond – Coumans compris – sont des ennemis, les événements nous font rapidement questionner ce manichéisme de premier abord.

Avec de nouvelles régions et un nouveau casting de personnages, le jeu explore l’ambiguïté du concept de “bien” en temps de guerre. Être du “bon” côté ne signifie pas forcément être une bonne personne, et d’un point de vue gameplay, choisir l’option moralement juste peut souvent se retourner contre vous. Bien que les batailles soient épiques, le jeu ne glorifie en aucun cas la guerre médiévale.

Il ne sombre jamais dans le nihilisme pour autant. Le drame et l’humour s’entremêlent toujours avec une précision chirurgicale, sculptant des personnages profonds et attachants qui ne sont pas de simples outils dans une intrigue.

Les relations entre les personnages sont plus touchantes que jamais, avec en premier lieu l’amitié entre Henry et Hans, qui apporte une chaleur bienvenue au milieu des effusions de sang. Les performances des acteurs sont encore meilleures que dans le premier opus. Voir Godwin, le prêtre ivrogne préféré des joueurs, obtenir davantage de temps à l’écran est également une excellente surprise.

Il faut tout de même noter que lors de notre test de KCD2, les doublages français étaient d’une qualité très décevante, nous poussant rapidement à opter pour les excellentes voix anglaises. Nous avions néanmoins été prévenus par Warhorse Studios que les doublages français étaient en cours de réengistrement, et seraient intégrés en deux fois : à la sortie, puis début mars.

Un combat plus accessible, mais toujours exigeant

Le combat dans Kingdom Come: Deliverance 2 est difficile et ce n’est en aucun cas le genre de jeu dans lequel on affronte des armées seul. Les ennemis attaquent à la moindre occasion, utilisant un large éventail d’armes médiévales comme des épées, des haches et des masses, si bien qu’un groupe de paysans peut s’avérer plus dangereux qu’un chevalier en armure complète.

Comme dans le premier opus, le combat est basé sur des frappes directionnelles, ainsi que tout un système d’esquives, de parades et de combos. Warhorse Studios a néanmoins simplifié la formule, en réduisant le nombre de directions, et en ajoutant des combos plus faciles à réaliser.

Manier une arme est une tâche laborieuse, et le jeu passera de nombreuses heures à nous le rappeler. Ce sentiment de lenteur et de manque de contrôle nous accompagne jusqu’à ce que nos compétences atteignent un niveau respectable, donnant une sensation de progression hors du commun.

Via ses systèmes sans pitié, Kingdom Come: Deliverance 2 insiste sur le fait que tous les combats ne sont pas bons à prendre, qu’une armure est plutôt pratique pour éviter de mourir, ou encore que les plus nombreux ont tendance à l’emporter.

Avec plus d’armes disponibles (dont des armes à feu), des compétences plus intéressantes et un game feel plus réussi, le combat de Kingdom Come: Deliverance 2 saura ravir ceux qui ont aimé croiser le fer dans le premier opus. Mais pour ceux qui n’ont pas aimé la formule en 2018, l’accessibilité améliorée ne sera probablement pas un ajout suffisant pour changer d’avis.

Fini les problèmes de performances

Kingdom Come: Deliverance souffrait de nombreux bugs, et d’une optimisation des performances largement améliorable. Cette fois, Warhorse Studios a mis les bouchée doubles pour offrir une expérience fluide, et à la hauteur de ce dont votre PC/console est capable.

Les quelques bugs rencontrés sont mineurs, le plus embêtant que nous ayons rencontré étant de devoir parfois sauter sans raison apparente pour monter sur une marche d’escalier. En ce qui concerne les crashs nous n’en avons tout simplement rencontré aucun au cours de nos 50 heures d’aventure.

Un tableau encore perfectible

Dialogue dans kingdom Come: Deliverance 2

Malgré ses nombreuses qualité, Kingdom Come: Deliverance 2 n’est évidemment pas parfait. De petits défauts viennent ternir un peu l’expérience de jeu, bien qu’aucun n’ait pu nous faire décrocher de l’écran.

Dans un univers aussi réaliste et réactif, il arrive que le comportement incohérent d’un PNJ vienne casser un peu la magie de l’immersion. Un soldat peut nous menacer en nous voyant passer mais être adorable lorsqu’on engage la conversation, ou une personne qui nous a accueilli chaleureusement pendant des jours peut nous envoyer droit au pilori pour avoir dormi chez elle une fois sa quête terminée.

Les déplacements restent parfois rigides. Henry ne peut pas grimper au-delà de la hauteur de sa taille, ce qui transforme le moindre muret en obstacle infranchissable. Toujours dans le domaine, les PNJ qui referment et verrouillent instantanément les portes devant notre nez peuvent rendre les missions d’infiltration frustrantes.

L’histoire principale comporte aussi quelques quêtes qui ralentissent le rythme, comme devoir jouer le rôle de serveur lors d’une réunion de conseil. Et si les dialogues sont bien écrits et bien joués, ils trainent parfois en longueur, s’étendant sur des détails qui mériteraient d’être cachés derrière une option de dialogue optionnelle.

Note de Dexerto : 5/5 – Excellent

Points forts

  • Une histoire fantastique avec des choix réellement impactants
  • Un monde ouvert somptueux
  • Un grand nombre de quêtes et d’activités passionnantes
  • Un combat et des mécaniques de survie plus accessibles sans trahir l’identité du jeu
  • Une finition impeccable, avec seulement quelques bugs mineurs

Points faibles

  • Certaines quêtes ralentissent le rythme
  • Des déplacements parfois rigides
  • Un doublage français médiocre (qui ne devrait heureusement pas le rester)

Il est évident que Kingdom Come: Deliverance 2 a bénéficié d’un soin tout particulier dans chaque aspect de son développement. Mais si vous aviez trouvé le combat du premier jeu trop difficile ou ses mécaniques de survie trop contraignantes, la simplification apportée dans cette suite pourrait ne pas suffire à vous convaincre.

Néanmoins, il est difficile d’imaginer que les fans du premier opus puissent être déçus de cette nouvelle aventure. Le jeu est plus beau, plus complet, dans la droite lignée de son prédécesseur tout en offrant un cadre et des enjeux bien différents.

En dehors de quelques rigidités et de rares missions fastidieuses, Kingdom Come: Deliverance 2 offre une histoire grandiose et moralement nuancée dans un univers médiéval cohérent et captivant. C’est la suite qu’on attendait, en mieux.

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