Une campagne de l’État met jeux vidéo au même niveau qu’alcool et tabac
Le site gouvernemental de lutte contre la drogue et les addictions a publié un livret de prévention contre l’alcool, le tabac et les jeux vidéo.
“Jeux vidéo, alcool, tabac – Je dis NON aux addictions” est le titre d’un fascicule de 16 pages destiné aux jeunes adolescents et à leurs parents, et qui sera distribué à 1,5 millions d’exemplaires en complément des magazines jeunesse Images Doc et J’aime Lire.
Sur le site de la MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives), on peut trouver un article présentant le projet et son objectif :
Ce livret permet aux 10-13 ans de faire le point et leur fournit des clés pour comprendre ces comportements et réduire les risques de tels usages.
Si ce court article met notamment en avant le lien entre exposition à la publicité pour l’alcool et le tabac et l’initiation ainsi que la consommation régulière de ces substances, aucune information ne vient réellement traiter le sujet de l’addiction aux jeux vidéo.
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Heureusement, il est possible de consulter gratuitement le livret complet en ligne, tel qu’il sera distribué aux lecteurs des magazines Images Doc et J’aime Lire. Après une courte introduction détaillant ce qu’est une addiction et les dangers qu’elle peut comporter, le fascicule présente sous forme de BD 3 scènes du quotidien de jeunes adolescents confrontés aux jeux vidéo, à l’alcool et au tabac.
En ce qui concerne les jeux vidéo, on y découvre un jeune garçon du nom d’Arthur qui se laisse un peu trop aller sur un jeu mobile, négligeant ses devoirs, son temps de sommeil et réduisant le temps qu’il accorde à sa famille.
Sur les deux pages suivantes, le livret explique les risques d’une pratique non contrôlée des jeux vidéo et donne quelques conseils pour se sortir d’une situation similaire à celle d’Arthur, à savoir : se rendre compte que certains jeux vidéo sont sans fin et qu’il faut donc s’imposer des limites, et discuter avec son entourage pour déterminer une durée de jeu maximale.
Sur Twitter, ce livret de prévention a rapidement provoquer de vives réactions parmi les acteurs du gaming. On peut par exemple citer le streamer Aypierre qui, comme la plupart des influenceurs ayant réagi sur le sujet, déplore que les jeux vidéo soient placés “au même niveau que le tabac et l’alcool”.
Ha oui quand même, le jeux vidéo placé au même niveau que l’alcool et le tabac. pic.twitter.com/14FN2P27Md
— Aypierre (@AypierreMc) January 10, 2020
Parmi les personnalités s’étant exprimé quant à cette initiative du gouvernement, on trouve Fabien “Neo” Devide, le fondateur de Vitality. Il semble lui aussi particulièrement dérangé par cette “maladresse” qui stigmatise le secteur selon lui.
Le jeu vidéo ne peut être associé au tabac/alcool. Impossible en 2020 de stigmatiser ce secteur ainsi, d’autant plus par la voix d’institutions qui ont su faire preuve de dialogue avec les acteurs du milieu. Continuons le dialogue pour éviter ces dangereuses maladresses. https://t.co/LLhmrgHSLd
— Fabien ‘Neo’ Devide (@Vitality_Neo) January 10, 2020
En réponse au tweet de Néo, un internaute se considérant apparemment comme accro aux jeux vidéo et au streaming a soulevé le fait que le jeu vidéo est pourtant bien addictif. Il est important de préciser que l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a d’ailleurs ajouté le trouble du jeu vidéo à la Classification Internationale des Maladies en 2018.
totalement c’est une addiction qui existe et qu’il ne faut pas minimiser. Mais l’association alcool / drogue est extrêmement déplacé.
— Fabien ‘Neo’ Devide (@Vitality_Neo) January 10, 2020
Si Neo approuve l’existence de l’addiction aux jeux vidéo, il ajoute que le problème avec ce livret de prévention est qu’il associe cette pratique à l’alcool et à la drogue : une comparaison bien maladroite selon lui.